Billet dhumeur
Ras le bol des larmes d’argent
Il y a des modes, comme ça, des modes vestimentaires, des modes de l’apparence, des modes du comportement…
Des modes venues de la rue, sans recherche de profit, et d’autres, moins désintéressées, nées de la fermentation des capitaux dans les moteurs des entreprises, savamment mûries dans les cabinets de marketing et de marchandising du petit monde des « marchands ».
Pas de ceux du coin de la rue, qui n’ont de pouvoir que d’acheter pour revendre, mais des géants qui règnent sur nos envies.
Tous ces besoins qu’ils nous créent pour vendre, ce bouillonnement de renouveau qui nous fait consommer… C’est une règle du jeu, que l’on sait, mais on ferme les yeux.
Plus grave est de jouer sur les sentiments pour arriver à ses fins. La concurrence est rude, tous les coups sont permis.
Ces dernières années, les grands distributeurs et les industries de main d’œuvre, gênés par l’image désastreuse que les conditions de travail en pays sous-traitants collait à leurs enseignes, avaient dû signer une « charte », entre eux, pour se donner bonne conscience et pour se dédouaner auprès de leurs clients.
Comment imaginer que la clientèle de France - une goutte d’eau parmi celle du monde – puisse avoir une quelconque influence sur la façon de faire de ces pays…, ?
Qu’importe les moyens, l’essentiel était que cela marche, on a encore fermé les yeux ! Pour ce qui est des conditions de travail, il reste à faire…
Aujourd’hui, c’est autre chose… : le commerce devient « équitable » !
Le café, le coton, même des bijoux que l’on fait faire en Afrique, sont produits par des ouvriers et paysans que l’on paie mieux qu’avant. Bravo !
Quoi que…
Déjà, ces producteurs privilégiés ne risquent-ils pas de prendre une part de marché qui ferait défaut aux autres, qui en deviendraient plus pauvres puisqu’ils en seraient privés. Favoriser les uns dans un marché de libre concurrence, ne revient-il pas à défavoriser les autres ?
Mais aussi, le coût salarial dans ces pays pauvres , charges et impôts compris, restant tout naturellement très inférieur aux coûts de nos pays riches, la part qui revient à l'ouvrier-paysan rapportée au prix final du produit reste, en pourcentage, infime.
Si infime que l’on peut se demander si, dans certains cas, cette part n’est pas plus faible que ce que le serait une publicité traditionnelle… et si les marges du commerce ne se font pas aussi, en pourcentage, sur ce petit "surcoût"
Née à la fin des années 50, l’idée était généreuse… Aujourd’hui, 1130 références de produits ont été labellisés par Max Havelaar à fin 2005. La grande distribution s’est emparée du phénomène.
Peut-être aurait-il été plus sage d’en laisser la commercialisation à des entreprises de taille humaine.
C’est une question… je n’ai pas la réponse.
Et vous...?