Olympies et Tour de France

Publié le par aben

L'année charnière

Mai 1968, les étudiants de Paris fouillent le boulevard St Germain : sous les pavés... le sable.

En février, notre petite fabrique de "jouets en tissus bourrés" expose à la section jouets de la Foire de Paris. Le soir, par habitude et par soucis d'économie, mon épouse et moi mangeons au Cujas, un chinois de la petite rue du même nom, dans le quartier latin. 
Les CRS commencent à jouer du lacrymogène contre des étudiants qui se rassemblent : on n'est encore qu'en février...

Sur notre stand, on présente le Schuss, fétiche des J.O d'Albertville qui se terminent. Pendant nos vacances d'été, à Menton, mon épouse avait flashé sur un page de magazine vantant le "Doph", un dauphin qui postulait pour être la mascotte du Dauphiné pendant les jeux...

L'idée à fait long feu, mais la candidature que nous avions adressée pour le réaliser s'est trouvée "détournée" par un autre organisme qui cherchait un fabricant de jouets, pour contretyper et produire un skieur bleu blanc rouge, stylisé, muni des cinq anneaux : le Schuss...!
C'est ainsi que l'on s'est retrouvé fabricant et distributeur de la seule version officielle textile de la mascotte olympique de 1968, dont nous avons réalisé, dans notre petit atelier champenois, cent quarante mille exemplaires . Les survivants d'aujourd'hui sont entre les mains de collectionneurs.

En fevrier 1968, le Schuss jouait les prolongations, les étudiants les trublions...

De semaine en semaine, l'asphyxie de l'économie s'instaurait, jusqu'à s'amplifier jusqu'en mai, comme on le sait.
Plus d'approvisionnent faute de moyens de transport, chute de la consommation autre qu'alimentaire, plus de travail pour nos ouvrières, qui allaient se trouver au chômage, avec une prise en charge collective bien plus chiche qu'aujourd'hui...

Quand, miracle, un collègue qui avait déniché le marché des casquettes jaunes du Tour de France 68, nous a appelé à l'aide. Il s'agissait de fournir ces casquettes ultra-légères, que la caravanne a lancées aux spectateurs sur le parcours de la grande boucle cette année là. Des casquettes "pacotilles", mais quand même : en tissus, avec un carton dans la visière.




 

Publié dans Au jour le jour

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M
bien d'accord André, ça me rappelle les conversations que nous avions avec le frère de mon mari(décédé aujourd'hui)avec qui nous entretenions de très fraternels rapports,.Quand il se lançait dans de grands discours que nous ne partagions pas on l'écoutait tranquillement puis on trinquait ensemble.<br /> les liens familliaux, l'affection sont plus forts que les divergences de vues , les vérités que l'on croit parfois détenir ou même que l'on proclame par jeu.<br /> quant à la tolérance au sens large du mot, au respect de l'autre, cela mérite bien des nuances,car à l'extrème rien ne serait intolérable .<br /> (toi qui as fait l'Algérie tu sais)c'est un sujet qui a été évoqué lors de la table ronde sur les croyances à la réunion de l'APA à Marly récemment.<br /> Et je ne parle pas de nos petites sensibilités épidermiques devant certains comportements inacceptés..<br /> Allez bisous. <br />
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M
C'est marrant parce que j'allais aussi au Cujas (le café) situé dans la rue du même nom en 68!! Je travaillais rue Claude Bernard et j'ai habité ce quartier quelques années. Quelle époque merveilleuse que celle de mes 18-20 ans!! et maintenant on se rencontre sur le blog, démonstration faite que nous sommes tous unis dans la vie!!!
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A
Micheline--- Ma conscience et la tienne n'avaient pas de lorgnette tellement différentes. Moins d'espoir pour moi, mais pas de désaveu... L'histoire suivait sont cours, ça cognait bien un peu, mais comme tu dis, pmour faire une omelette...<br /> N'oublie pas également que, moi petit patron et mon frère enseignant, si on ne s'astreignait pas aux mêmes convictions, on a toujours admis que l'autre avait ses raisons... d'avoir raison. Et que ces raisons-là, on devait les respecter.<br /> Qui pourait affirmer détenir une vérité...?
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A
François--- Penses-tu qu'on commémoprera le quarantième anniversaire en 2008 ? Beaucoup de nos patrons, de nos hauts fonctionnaires et de nos politiques qui étaient dant la rue en 68 ont en gros la soixantaine aujourd'hui...<br /> Juliz--- Tu avais mon êge (et tu l'as toujours) et travaillais apparemment dans le privé...<br /> Merci de ton commentaire.<br /> Dis-moi : qu'est ce que c'est "jouer à la boule" ? La pétanque ?...
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A
Amidala -- C'est un peut court mais c'est déjà ça. Soixant-huit ? Je ne sais même pas ce qu'en disent les livres d'histoire d'aujourd'hui. Quand on a vécu les choses, on est frileux à croire ce que les autres en disent. Pour François, Julie et Micheline, l'image est différente, et aussi vraies les unes que les autres. Alors l'histoire...
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