Restez donc, on réchauffe les restes !
Ne pas se contenter de se laisser nourrir...
L'art d'accomoder les restes n'est plus, aujourd'hui, du seul soucis des familles aux nombreuses bouches à nourrir. De plus en plus de personnes vivent seules... Qu'on leur concocte des plats portions est une chose, qu'elles s'assument en est une autre. Doivent-elles faire confiance aux multinationales de l'alimentaire sous prétexte que les pouvoirs publics leur imposent quelques règles "drastiques" (mais confuses) pour éviter trop de morts trop subites ? Ou au fast-food qui font grossir...? Pas sûr...!
Ainsi, ces derniers jours, réduit à vivre seul et à me nourrir, je n'ai acheté qu'une saucisse de Morteau et un paquet de poitrine fumée de pays pour bases de nourriture.
Je vous ai dit hier comment j'ai fait mes deux premiers repas, avec quelques carottes. Ce soir, je vous propose une de mes deux recettes complémentaires, qui ne sont pas éxhaustives : on doit pouvoir varier quand on a un bon thème.
OK, mes recettes, je ne les dirai pas "orthodoxes" mais pas non plus "hérésies". Si l'on veut bouger, au risque de choquer, il faut savoir oser !
Pour cette seconde préparation, j'ai utilisé des courgettes. Trois petites, pour trois repas. Attention : il faut quand même qu'elles soient formées... Petites, mais musclées !
J'ai commencé par fondre un ou deux cube(s) de Kub, poulet ou plus musqué pour vous, selon vos goûts, dans un peu d'eau à tièdir à feu doux. Ca prend quelques minutes, le temps de pourfendre les courgettes en quatre, dans le sens de la longueur, et de les tronçonner pour les réduire en cubes. Pas en lamelles, elles s'aglutineraient, chacune s'en remettant à l'autre pour se gorger de jus. Vous avez réservé votre bouillon Kub pour elles, il faut qu'individuellement elles se l'assument !
Dans une poêle pas trop plate, jetez vos courgettes, entre lesquelles vous intercallez les tranches de poitrine fumée que vous aurez chiffonées. (J'ai pris de la "Reflet de France", bien mince, que l'on peut travailler) Trop à plat dans le fond de la poêle, écrasée sous les légumes, la poitrine se serait dessèchée sans exhaler.
Et là vous laissez mijotez. Sans couvrir. Vous écoutez le grésillement, vous regardez le frémissement, vous enviez le bonheur partagé des cubes de courges et des chiffons de poitrine, qui nagent dans l'extrait de bouillon Kub. Attendez que le jus se réduire, (il sait ce qu'il doit faire...)
A peine cinq minutes avant de servir, ajoutez trois rondelles de Morteau que vous avezdéjà fait cuire pour le menu d'hier, qui n'ont plus qu'à prendre chaud. Et continuez d'attendre... Devant un verre bien frais mais sans alcool apéritive. Les arômes qui montent doivent suffire à excitez vos papilles !
Vous attendez encore, avec respect, que le noble appétit du gourmet arrive au diapason de l'oeuvre d'art du gars de sauce...
Et là vous n'êtes plus seul, le gourmet rejoint le cuisinier à table...
Et bon appétit, bien sûr !