Bas relief
Tarente et retraite
En retraite, on touche sa rente : ma rente, sa rente, ta rente… On ne touche pas la tarente !
Elle est au lézard de Provence ce que le crapaud est à la rainette de Champagne. Pustuleuse et froide… Tous les soirs, celle-ci est venue nous voir.
On la dirait fossilisée, collée-plaquée qu’elle est sur le mur de la terrasse qui donne sur le jardin.
Remarquez les quatre doigts de ses quatre pieds ajustés à chacune de ses quatre pattes. Chacun équipé d’une énorme ventouse qui fait succion sur l’enduit taloché du muret. (1)
L’œil seulement semble vivant…
Pourtant, qu’un papillon de nuit, une mouche, un moustique, ou tout autre insecte vienne à s’approcher du lampadaire pour s’approprier la lumière, vous la verrez bondir et engloutir celle ou celui ce ces volants, venus pour se nourrir, devenir nourriture…
Encore que : « Vous la verrez » soit peut-être excessif. Le mouvement est si rapide et si peu prévisible, qu’il rappelle ceux des dessins animés d’autrefois. Et même ceux de leur ancêtre, la lanterne magique… Entre l’image du guet et celle de déglutition, on jurerait que rien ne s'est passé.
C’est si vrai que, par crainte, aucun insecte, jamais, n'a voulu porter plainte...
(1) : j'apprends à l'instant que les doigts de ses mains et de pieds ne sont pas pourvus de ventouses, mais de poils très fins, si drus qu'ils s'accrochent à toute surface aussi lisse soit-elle. Au point que vous ne la détacherez pas d'un plafons vitré en la chatouillant d'un balai rugueux ou d'une tête de loup...