Le pigeon est-il bien toujours celui auquel on pense...? (3/3)
Sans vouloir en juger,
on peut avoir ses préférences
Troisième et dernier volet
Suite (et fin) de mes notes d'hier et d'avant hier
Je crois qu'on ne peut que donner raison à Brigetoun : on peut extrapoler, chez La Fontaine, de l'amitié à l'amour. Et lire le regret dans ce vers : "Hélas quand reviendront de semblables moments..."
La version de René Clair, mise en musique et interprétée par notre grand Charles, nous parle plus exclusivement d'amour, de celui de coeur et de chair, de l'un des partenaires qui part au déchirement de l'autre.
Elle m'évoque des fins sans gloire, d'unions qui semblaient sans histoire, chez le plus humble des couples de mes proches, jusqu'au plus haut de notre pyramidale gouvernance, celle qui fut en lice autant que celle qui est en place. Au point que certains pourraient en juger, l'exemple venant d'en haut - dit-on - que la désunion serait la norme.
Je me garderai d'affirmer...
Le plus souvent, des deux qui se séparent, l'un l'a choisi librement et l'autre pas. Ne reste au(à la) relégué(e) que le choix de subir.
Sans généraliser, parodiant Henri Daniel Rops et de Saintes Ecritures, je me pose la question : liberté, où est ta victoire...?
Reste à la morale de garder le front haut : passés les mauvais premiers jours, il n'est pas rare que "l'abandonné(e)" retrouve un avenir plus heureux que son(sa) ex-compagne, victime, certaines fois, du talent de chanteuse des sirènes...
Fils de famille recomposée, l'image que je retiens de l'abandon de partenaire n'est pas de complaisance.
Jugez de ma chance d'être né :
Veuve d'un premier mari victime de la ruade d'un cheval en colère, un couple s'est reformé. Le frère du défunt épousa celle qui devint ma mère : deux enfants en bas âge avaient besoin d'un père.
Mariage d'amour ? Quelle question incongrue ! Le devoir a suffit à dicter la conduite.
Je suis né quatrième d'une mère encore jeune, éprouvée de veuvage, et second d'un papa généreux, de dix ans son aîné...
Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre...? J'ai toujours su mes deux parents heureux !
Du devoir acompli ? Peut-être aussi. Mais déjà d'être ensemble.
Si l'un des deux est parti avant l'autre, c'est juste à cause de la faiblesse de l'âge et de la maladie.
Devoir d'hier que l'on qualifierait aujourd'hui de contrainte, couples actuels dont l'un des deux se libère au détriment de l'autre... Le temps qui a passé a changé l'appréciation que l'on porte sur les choses...
Où est la vérité...?
Loin de moi l'idée de vouloir en juger...
Et loin de moi l'idée d'un reproche à quiconque.
Juste, entre devoir et liberté, le droit de dire ma préférence.
Même si je crains qu'elle ne soit pas "tendance".
Très bonne semaine à vous