Retour en Aube
Ben oui...
Ca fait plus de deux mois que je n'ai rien fait chez moi.
Quoi que : chez moi, chez moi, c'est peut-être vite dit ! N'y a pas que chez Over que j'ai à faire "chez moi".
Je suis parti de mon "chez moi" de Champagne le 1er juillet, n'y suis revenu que vendredi dernier.
Autant dire que chez ce chez moi là, sûr que durant ces plus de deux mois d'absence je n'ai rien pu faire du tout.
Tandis que depuis mon chez moi d'Over, j'ai pu passer vous lire. Pas toujours. De temps en temps. Pas tout lire et pas tous les jours. Mais de temps en temps, je suis passé.
En Champagne : jamais. Rien !
Pas un coup de binette dans le jardin...
Trop loin.
Il aurait fait beau voir mon pot d'échapement polluer la vallée du Rhône, la plaine de Saône et les sources de la Seine pour m'en venir, à huit cents kilomètres de là-bas, arroser mes potirons en Aube !
Et venir pour arroser quand il pleut !
On n'aurait pas eu idée...
On aurait crié au scandale, à la provocation du jardinier vert pas bio qui dilapide l'eau qu'il doit à ses enfants.
Alors je suis resté en terre de Provence chère à Michelle.
Avec pas toujours assez de rose dans le coeur pour vous parler léger.
C'est un peu aussi pour ça que je me suis terré...
Ca va mieux aujourd'hui.
Un peu.
J'ai fait le tour du jardin.
Les pommes et les coings, les poires et potirons ont semblé contents de me voir de retour. Jusqu'à la treille de "bacho" : un vieux cépage qui faisait du vin aussi violet que l'encre des écoliers, qu'on appelait "gros bleu". Les sarments, de nature généreuse, étaient étalés dans la grêve de l'allée comme les corps dénudés des baigneurs sur une plage...
Ca m'a fait chaud au coeur de voir mon monde heureux.
Ces jours prochains je vous poste des photos...