L'étranger
J’ai écrit quelques lignes début 2005, qui relativisent la notion d'« étranger ». Mises sur le blog à ses débuts, en mars, elles n’avaient entraîné aucune réaction : 0 commentaire.
Les estimant toujours d’actualité, je les avais remises un an plus tard, le 15 avril 2006 : 6 commentaires !
Si je les remets à nouveau aujourd’hui, c’est que depuis une quinzaine de jour over-blog me signale le passage régulier de lecteurs… qui restent anonymes.
Peut-être m’aidera-t-on à comprendre le pourquoi de cet apparent regain d’intérêt… ?
Je suis né dans ma ville Dans ma ville
Le boucher voisine la boulangère
L'épicier la mercière
En allant à l'école
Les petits saluent les grands
Qui vont à leur travail
Les soirs d'été
Sur le pas de leur porte
Ils sortent le banc de bois
Font la conversation
Souris venues des champs
Devenus rats des villes
Mes voisins sont
Et restent villageois
Ma ville aux cent villages
A son coin de Bretagne
Et celui de Morvan
On y sait le Ch'timi
Les langues venues de l'Est
Et celles du Midi
L'Anglais et le Teuton
Le Yiddish et l'Arabe
Dans ma ville
Cent chapelles enserrent une Cathédrale
Né dans ma ville
Mon nom pourtant n'est pas d'ici
Il dit mes origines
Certain Dupont
Dubois Duval
Dont le nom ne dit pas
Quel pont quel bois quel val
Abrita les ébats
De ses lointains parents
Qui est arrivé là
Bien plus âgé que moi
Me traite d'étranger
Je suis né dans ma ville