Les stars de mon jardin
Il y a tant à vivre près de soi
J'ai la chance, dans mon verger, d'avoir la place pour des futaies.
Dans nos villages, la terre est là pour qui la veut,
Qui a le courage de l'intretenir
Ou bien l'argent pour le faire faire.
J'y soigne des amis qui y sont nés et d'autres que j'ai plantés.
Il n'est qu'a s'approcher pour regarder.
Au fond à gauche, un grand bouleau,
Récupéré baliveau dans un champ de sapins
Adopté avec les autres
Il y a de ça quarante années.
A droite, un prunus de même génération,
Que j'ai dû retailler,
Le vent avait cassé des branches.
Et tout devant,
Comme en bord de mer et d'océan,
La renaissance d'un tamaris.
L'arbuste préfère, par nature, la forme buissonnière,
Tiges souples qui s'arquent jusqu'à toucher la terre.
J'avais réussi à l'élever droit,
Sur tronc unique,
Jusqu'à ses plus de trente années,
Quand un orage lui a cassé la tête.
J'ai dû le tronçonner du pied,
Laisser repousser des rejets,
Trier, éliminer, tailler,
Le reformer comme on le voit,
En buisson... mais élancé !
Mes trois couleurs se détachent sur fond de bleu,
D'autres amis les accompagnent.
Un érable vert, un autre de ton rouge,
Un noisetier, né au jardin d'un lacher de corbeau.
Et même un chêne,
Dont le gland s'est pareillement échappé
Du bec d'un oiseau.
A tondre la pelouse, dans l'après midi,
J'ai profité des vies que mon jardin abrite.
Le couple de rossignols des murailles
Qui vient toujours mendier
Depuis à présent trois ans,
L'ouverture de ma porte de garage,
Les merles curieux,
Les moineaux chamailleurs
Qui fouillent mes tontes en criaillant.
La musaraigne inerte,
Avec laquelle un chat des voisins
A joué,
A la casser
Sans la manger.
Un monde souterrain dont elle témoigne.
La terre est sèche
Les vers se sont enfouis profond.
Je suis ressorti la nuit tombée.
Dans la maison,
Julien et Gaétanne,
Raphaelle et sa soeur,
Tigane, Soma, Julie, Vincent et les autres
Avaient envahi la télé.
Ca faisait sourire Manoukian et s'éventer Marianne.
Manu Katché s'était caché sous sa casquette,
Dove Attia tombait de la lune...
A côté de ses pompes !
Ca sonnait pas très vrai...
Dehors, un matou beige couvait
Une minette noire qui ronronnait,
Des merles, malgré l'heure,
Sifflaient leurs trilles d'amour.
Une chouette au loin
Ululait
C'était à qui serait la nouvelle star
Du petit monde de mon jardin