Tête en jachères
PS le 15 mars : Mon écriture semble bien démarrée. A la demande de Julie et en réponse à d'autres souhaits, chaque vendredi je vous mettrai une petite note... La première sera en ligne dans la matinée
Bises aux dames et saluts aux messieurs
André
Laisser le temps au temps, laisser à la terre le temps de sa jachère...
Après ces quelques notes de France profonde, fin des années 40, je me vois un peu comme ces terres d'autrefois, que l'on engraissait moins, à qui on donnait le temps de prendre leur temps pour se reprendre avant de reprendre l'emploi qu'on avait à en faire.
Déjà l'assolement.
Cette pratique qui fait varier les menus l'amenait à mieux digérer l'effort de produire pour nourrir tout son monde : une année de céréales, des racinaires ou des bulbeuses la suivante, des oléagineux... Un passage à générer le trèfle, ou la luzerne, qui apportent de l'azote à la terre...
La carte des menus offrait du choix.
Et de temps en temps, la jachère. Année sabbatique périodique, sans aucune culture. Sauf un peu d'une maigre navette qui offrait au sol, par un labour léger avant la montée à graines, une fumure d'engrais vert.
Je pense qu'un peu, quelque part, je suis comme cette terre.
Un peu d'images, un peu de mots, en prose et vers (des vers tellement libres de rimes que c'est le rythme seulement qui nous dit que c'en est...!) Un peu de grain de sel, un peu de souvenirs, un peu d'avenir, du présent au milieu, voilà pour l'assolement.
Me reste à pratiquer la jachère... Ca pourrait bien être le moment !
Tous les jours, voir tous les deux jours, j'ai écrit des mots. En textes courts : quand on a tant d'amis que l'on veut ne pas décevoir, on passe les voir. Et chez soi, on ne peut pas faire trop long si on veut avoir le plaisir de les recevoir : eux aussi ont du monde à lire.
Bien agréable, mais prenant...
N'y a guère que la jachère pour se remettre à flot.
Ma jachère à moi, je vous la dois.
C'est vos coms qui m'ont orienté vers des textes plus longs. (Je sais qu'on devrait écrire "ce sont" (que l'on...). Ma prose est comme mes vers : elle prend des libertés...)
Et ça m'a donné l'envie de rallonger encore.
D'écrire des pages pour en faire un volume. Des pages que l'on tiendrait en main comme un livre. Que l'on lirait dans un train, dans son salon, dans sa cuisine... Délaissant pour un temps la télé...
Des pages qui deviendraient un livre. Que l'on lirait au lit, durant une insomnie... Que l'on emporterait pour tromper l'attente dans une antichambre, une salle d'attente d'anxiété, qui précède une visite médicale...
Qu'on lirait chapitre après chapitre, impatient du suivant...
Un livre que l'on poserait sur une table basse, sur une étagère... Qui finirait aligné respectueusement auprès d'autres, prestigieux, sur le rayon de livres à garder.
Un livre qui reste derrière soi quand on n'est plus là... Comme celui de mes lettres écrites à mes parents. Mais un livre sur des sujets légers, vivants...
Alors voilà : j'ai décidé de m'y mettre !
J'ai des choses en chantier, je vais essayer d'en mener une à bien...
Je reste là, mais n'écrirai plus guère que pour moi (pour un temps).
De temps à autre, je vous tiendrai au courant d'où j'en suis.
N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de l'idée, et de son cheminement...
Tout naturellement, je vous préviendrai quand j'aurai fini... si je finis un jour.
Promis : je passe vous voir de temps en temps. A raison de cinq ou six tous les jours, je devrais pouvoir aller toutes et tous vous lire une fois par semaine...
Très bon week-end à vous