Les cancanneries du Canard
Jaurès et le Canard Enchaîné Photocopiée sur le blog de Micheline, la phrase de Jean Jaurés, parue dans le Canard Enchaîné, me semble inoportunément commentée par le journal.
Je dis ici pourquoi.
Ma réserve vient de ce que ce texte de Jaurès date du temps du plein emploi, et que personne ne peut savoir comment il aurait préconisé de faire pour résoudre le problême de sous-emploi.
Jaurès a dit aussi : " Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie. Beaucoup d'internationalisme en rapproche". Faut-il dire pour autant qu'il serait "pour" la mondialisation aujourd'hui ?
Le "temps et la force de penser pour que le progrès avance"... s'adressait à des travailleurs qui travaillaient cinquante deux semaines par an, six jours par semaine, et jusqu'à dix heures par jour. Des hommes et des femmes qui n'avaient pas de congès qui leur étaient payés.
Remontés de la mine ou sorties de l'atelier, ils avaient encore le reste à faire. Les tâches ménagères d'une famille souvent nombreuse. Sans l'aide du progrès qui facilite aujourd'hui les travaux.
Le temps consacré à ces tâches ne leur laissait vraiement guère d'autres temps, de de loisirs, pour réfléchir et pour s'instruire.
Il est dramatique que le progrès que Jean Jaurès appelait n'ait pas fait que des heureux. Je connais quelques jeunes et aussi des quadras, et des couples de tous les âges, qui aimeraient avoir un peu plus d'autre temps à vivre que celui de l'ennui de n'avoir rien à faire... Et un peu plus d'argent pour payer leur loyer. A ceux-là, le temps parait long à consacrer à la pensée...
Comment Jaurès réagirait-t-il aujourd'hui...?
Peut-être en réduisant le temps du droit à travailler, peut-être pas.
Pourquoi seulement les artisans, professions libérales et patrons ont-ils le droit de travailler autant qu'ils le veulent, et pas les salariés...?
Je me pose la question, je n'ai pas la réponse.
Je n'attends pas du Canard qu'il trouve la solution