Le cahier de ma mère (2)
Pauvreté n’est pas vice…
Ce matin, je vous propose un nouvel extrait du cahier d’écolier auquel ma Maman a confié quelques souvenirs de son enfance heureuse, dans une famille nombreuse et aux revenus modestes.
La vente, lot par lot, de la forêt amazonienne, par les Brésiliens, m'a fait me souvenir de ces pages de cahier qui m'ont appris la fierté d'assumer la modestie de ses moyens sans céder à la tentation de vendre son âme.
La scène se déroule en 1906, il y a donc tout juste un siècle, plus à peine quelques mois.
La vente, lot par lot, de la forêt amazonienne, par les Brésiliens, m'a fait me souvenir de ces pages de cahier qui m'ont appris la fierté d'assumer la modestie de ses moyens sans céder à la tentation de vendre son âme.
La scène se déroule en 1906, il y a donc tout juste un siècle, plus à peine quelques mois.
« …quand nous étions jeunes, pendant les vacances scolaires, nos parents nous mettaient chez des cultivateurs pour rendre quelques services. Nous travaillions pour notre pain, comme on disait à cette époque.
Moi, j’allais régulièrement chez mon oncle Maurice, à Aulnay.
Mes frères sont allés tour à tour dans un village voisin, chez Monsieur X…
C’était un Monsieur ! Un « Monsieur à faux col » comme on disait. Il était Maire de Verricourt .
Un jour, j’avais environ neuf ans, je me trouvais dans la boutique avec mon Papa quand nous voyons arriver Monsieur X…
Monsieur X… venait demander à Papa… « de lui vendre Petit-Louis ». Je fus
témoin de la conversation.
témoin de la conversation.
Ca se faisait encore. Rarement, mais à cette époque, ça se faisait encore.
Il offrait un quartier de cochon, c'est-à-dire le quart d’un cochon. Petit-Louis porterait le nom de X… et serait héritier.
Monsieur X… avait deux filles. L’une était infirme, moralement et physiquement – elle est morte à vingt ans – l’autre, qui était de mon âge, s’appelait Marguerite. Elle s’est mariée avec un fils P…, de Pougy.
Mais revenons à notre marché.
On aurait le droit de le voir, de temps en temps… Enfin, certaines clauses dont je ne me souviens plus très bien.
Mon père, assez choqué, lui a répondu qu’il était pauvre, mais pas au point de vendre ses enfants… !
Monsieur X… est reparti tout désillusionné ! <
Voilà, ça s’est passé tout début 1900, dans une famille pas bien riche pour élever tant d’enfants.
Ma Maman était fière de son père, et moi je le suis de tous les deux : pauvreté n'est pas vice quand la dignité la compense.
Bonne journée à tous et toutes...
Bonne journée à tous et toutes...