Impériales ou discrètes
Mes violettes sont de race discrète... Discrètes en parfum et discrètes en grandeur, mais généreuses en nombre.
Elles se partagent le plus mauvais coin de mon terrain avec quelques pissenlits, un peu de plantin et beaucoup plus de mousse.
L'endroit n'est vu par le soleil que quelquetemps par jour. Abrité de son lever par la maison, de son coucher par un mur d'enceinte et d'une partie du sud par un bâtiment qui regroupe bûcher, garage, atelier et salle pour jouer au ping-pong, on pourrait craindre qu'elles s'étiolent. Mais non, elles sont venues d'elles mêmes et sont restées : l'endroit leur convient.
Une fois n'est pas coutume, j'aimerais vous offrir quelques citations.
Colette : "violettes à courte tige, violettes blanches et violettes bleues, et violettes d'un blanc-bleu veiné de nacre mauve"
Proust : "Les bois étaient pleins de violettes"
Proust encore : Violettes odorantes, violette de Parme (inodore) (...) je l'imaginais seulement avec cete syllabe lourde du nom de Parme (...) de tout ce que je lui avais fait absorber de douceur stendhalienne et du reflet des violettes.
Et Proust enfin : "ses yeux de violette..."