Moi et "mon" acte héroique

Publié le par aben

Bon, il me reste 6 "moi" à finir (j'allais dire à achever), qui me paraissent subsidiaires. On va se les faire ensemble dans la foulée... si vous le voulez bien

n° 8 Moi et mon prochain achat
Vu que j'ai un peu fait chauffer la carte bancaire pendant les soldes, rien de grandiose en vue pour le moment. Ah si pourtant, dimanche prochain, on profitera d'un déplacement à Reims pour se payer un restau à étoiles...

n° 9 Moi et mon dernier acte héroïque
Mon dernier ? Serait-ce que l'on voudrait insinuer que je serais à jamais incapable d'en commettre d'autres...? Mon dernier!...J'en soupire... !
Qu'elle impudence. 
Et si je commençais par vous citer mon "premier", ça nous ferait un bon départ, non ?
Bon ! A voir votre insistance scintiller, je sens que me laisser prier serait de l'inconvenance.
Alors voilà. C'était au tout début de moi. Je nageais en eau chaude, à l'étroit peut-être, mais encore à l'aise, raccordé par le milieu du ventre à un moi supérieur dont je me nourrrissais, qui m'avais fait grossir. J'étais bien. Je flottais... J'étais bien, quasi béat... mais, c'est vrai, un peu à l'étroit...
Dehors, des voix parlaient de moi, déjà...!.
On savait que j'étais là, je crois même que l'on m'attendait.
"On", mais pas moi. Je ne m'attendais pas du tout, ça aurait servi à quoi ? J'étais là, je n'avais pas de raison de m'attendre. Alors je ne m'attendais pas, et à rien de particulier non plus, et surtout, pas à ça : autour de moi, ça  commençait à me serrer. L'eau de mon bain filait.
Mon terrain glissait, ça fuyait quelque part. Ca se vidait. Tout doucement, mais ça se vidait. Et au fur et à mesure, je perdais mes aises.
J'entendais le bruit qu'une chambre à air aurait pu faire si on l'avait gonflé avec de l'eau et qu'une rustine se serait décollée. Si ça continuais, j'allais pâmer comme une brême le jour du curage de l'étang...
Par derrière, et tout autour, on me poussait de plus en plus fort. J'ai réalisé qu'on voulait m'expulser...! Comme on vide un squatter.
J'avais la loi pour moi : on était en hiver!
"Poussez", disait quelqu'un.
J'ai voulu voir.
Ah ! La curiosité. Déjà que je n'avais même pas les yeux ouverts, qu'elle idée de vouloir aller voir !
J'ai passé la tête. La voix qui avait dit "poussez" m'a empoigné par les épaules et m'a complétement sorti de mon terrier.
J'ai aussitôt compris que la chambre n'était pas chauffée. 
Expulser un nouveau né dans une chambre sans feu un onze février, aujourd'hui, ça serait la prison. En 1935, ils étaient dans leur droit. A la campagne, du feu dans les chambres, ça ne se faisait pas. Je n'avais donc qu'à me taire et c'est ce que j'ai fait. Jusqu'à ce que la voix me reprenne par les pieds pour me mettre la tête en bas et me donner une claque sur les fesses.
Alors là, j'ai crié...
Et c'était pas fini : après m'avoir expulé d'un logement bien chauffé, en plein hiver,  on m'a aussi coupé le tuyau de mon alimentation alimentaire...
Après ça s'est calmé. On m'a enroulé tout rouge et tout mouillé dans une serviette qu'on avait fait chaufferen l'enroulant autour d'une brique tout juste sortie du four.
Mais quand même : il en faut du courage pour naître. 
Moi j'appelle ça de l'héroisme.

n° 10 Moi et ma fringue fétiche
Un pull tout laine vierge, rouge, acheté pendant les soldes, une écharpe en grosse laine tricotée, rouge aussi, qui fait plus de deux mètres dépliée, un pantalon en velours petites côtes, bleu, reçu de chez "Ventes Privées"...
Je ne vous dis pas le reste mais ma fringue, en ce moment, c'est tout ça... plus le reste
Allez, à demain pour finir mes "moi". Il en reste 3 !

Publié dans Témoignage

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P
Acte héroÏque obligée, nous y sommes tous passés mais toi tu as le chic avec humour et vérité pour raconter ta naissance . Bonjour à toi :-)
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M
Bien Aben, mais t'exagère ! faire d'un évènement où l'on n'est pour rien,  un acte d'héroîsme, faut le faire ! mais c'est bien vrai ce sont les parents qu'on félicite  et le pauvre niard , il n'a que ses yeux pour  commencer par pleurer ; il était temps que tu rétablisses les choses, à la réflexion bravo et félicitation ; il ne faut jamais se laisser influencer par le piège des questions- réponses toute préparées<br /> mon mari est né prématuré: 1kg250! et il n'a pas pleuré, la grand'mère ne voulait pas l'habiller, le docteur l'a mis sur sa grande main et l'a massé...<br /> Dans une chambre sans feu on l'a calé dans une boîte à chaussures, 3bonnets sur la tête , 2 bouillotes - des briques probablement- à changer toutes les 3 heures  .Pour l'héroïsme parents et nouveau né ont bien collaboré.
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A
Pour les nés après nous, une deux ou trois générations après, ça doit faire tout drôle de se dire, que peut-être, on ne plaisante pas. C'est vrai quoi : la rusticité passée doit mal s'imaginer aujourd'hui...Et  bien je leur dis non, on ne plaisante pas. C'était comme ça. Sauf le bébé qui raconte sa sortie, bien sûr, mais le froid, l'absence d'assistance spécialisée, d'éxamens préliminaires, la boite à chaussures et la brique du coin du mur, ôn n'en fait pas du mélo, mais c'était comme ça.
G
Merci pour le bon moment passé ensemble, my man and I, à la première sortie héroïque, sabre au clair, du brigadier Thiennot sur la scène du monde. On s'y serai cru !
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A
Je me demande si un bébé féminin ne se sent pas plus à sa place dans le ventre de sa mère qu'un bébé masculin ? Lui n'a aucun repère pour imaginer l'anatomie féminine...?Bon, à part ça, je voudrais aussi savoir pourquoi je suis tout seul à n'avoir aucun don pour la vidéo... et pourquoi le temps passe si vite.
B
Quelle histoire cet acte héroïque!!! J'ai eu beaucoup de plaisir à te lire!<br /> Bonne fin de journée!
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A
Moi qui croyait que c'était un scoop... Décidément, le lecteur devient blasé. Quatre seulement qui se sont arrétés pour vivre mes aventures. Comme si chacun avait déjà connu par lui-même et qu'il ne s'étonne plus de rien.Bon, d'accord : c'était ni du manga ni du du Harry Pother. Pas même du Marie Higgins Clark. Juste l'arrivée sur terre d'un congénére...Cordialement 
J
bonjour André, je me demandais ce que tu allais nous sortir. Et, c'est toi qui es sorti :) et tu t'en sors bien, comme d'habitude. Bonne soirée à vous deux et amitié de nous quatre (avec Jessica). Joël.
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A
Merci Joël. Heurux de savoir Jessica près de vous trois.