Exode4

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C'est parti ! J'ai mis un peu de couleur, j'ai corrigé certaines erreurs dans les articles "Exode2" et "Exode3", j'attaque "Exode4" !

(J'ai aussi corrigé "Ma déclaration", la chute tombait mal !)

J'en étais à vous dire que mon frère avait les fesses à l'air et que la C4 gènait la progression du convoi d'exodants. Et que notre père avait demandé à notre mère de demander à mon frère de pousser plus fort et aussi plus vite. Alors il avait poussé... et les parents aussi. Ils avaient poussé la C4 sur le bord de la route ! Pour que les autres arrêtent de les disputer et aussi pour ne pas avoir à remettre le moteur en route tandis qu'il profitait de la pause pour se refroidir.

C'était la fin de la journée, qui avait été belle. On est repartis et notre père a cherché où nous arrêter pour passer la nuit. Et il a trouvé. On est entrés dans une cour de ferme qui était pleine de voitures d'exilants. Il a dit qu'une de plus ou de moins, ça ne ferait pas grand différence et ça n'en a pas fait du tout.

Au milieu de la cour, le tas de fumier. D'un côté, des écuries. D'un autre, encore des écuries - ou des étables ou autre chose, mais pour des animaux. Sur le troisième, la maison aux volets fermés. Et juste en face, la grange qui allait être notre chambre à coucher.  Notre père est sorti de la C4 pour entrer dans la grange et à dit que l'on pouvait y aller, qu'on ne serait pas tout seul. Notre mère a sorti des couvertures et un panier avec du manger pour tous les quatre et on est entrés s'installer.

On nous a encore fait se dépêcher pour qu'on finisse d'avaler et de remballer avant la nuit. La grange n'avait pas d'électricité mais elle était bourrée de paille. Ca n'était pas l'endroit pour allumer les bougies !

Nous, les enfants, on s'est effondrés. Jusqu'à ce que le jour qui se lêve nous demande de se lever aussi... comme nous a dit notre mère pour nous faire sortir du sommeil tout doucement. Eux n'avaient pas beaucoup dormi. Les voix qui disaient "Vos gueules !" Celles qui faisaient "Chutttt" très fort. Les flammes de briquets qui cherchent quelque chose... dans la paille, le point rouge d'une cigarette qui brille quand le fumeur aspire, la toux des uns, le ronflement des autres, l'odeur de la fatigue et celle de la sueur, un enfant qui pleure...

Nous, on n'a pas pleuré ! On n'a rien vu et on n'a rien entendu. C'est le lendemain, dans la C4, qu'on a eu les détails de la nuit dans la grange ! 

à suivre...

 

Publié dans Témoignage

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