Choucroute et Vichy, BB au resto...
Il était une fois, Saint-Tropez
Brigitte était chez elle
Début des années 80, entrée de Saint Tropez.
A gauche, la Méditerranée.
A droite, la route des plages.
Côté bord de mer : un restaurant
« la Bouillabaisse ».
Les habitués disaient « chez Jérôme ».
On pouvait y manger sur le sable,
Mais ça n'était ni un restaurant de plage
Ni un haut lieu touristique.
La salle était confortable,
Serviettes et nappes en coton .
Quelques ventilateurs animaient des rideaux de cretonne.
Côté cour, l’ombre des platanes géants descendait
En bruissements de feuillage
Jusqu'aux pieds des fenêtres.
On ne venait pas chez Jérôme pour croiser une vedette.
Mais pour ses crustacés, sa soupe de poisson, sa bouillabaisse,
Et pour les amateurs : pour sa viande charolaise…
C'est qu'avec sa femme, ils étaient venus de Bourgogne,
Pour étaler au soleil
Leur cuisine de treilles et de verts paturages.
C'était la fin de saison.
Et la fin de journée.
Ma femme étant aussi de Bourgogne,
Et moi d'une autre région tout aussi vinicole,
On avait fait vite connaissance.
On y venait de temps en temps pour parler du pays.
Le lieu était sans chichi.
Ce soir-là, une amie de longue date dînait à la table du patron.
Elle y avait sa place,
Y venait couramment.
Pour ne pas rester seule
Avec seulement ses animaux.
Pour retrouver une famille, sans problême
Et sans arrière pensée.
Ce soir-là, elle était accompagnée d’un journaliste :
Alain Dugrain-Dubourg, ami comme elle des animaux .
Elle vivait ici comme d’autres vivent ailleurs : c'était début des années 80.
La nuit tombe, le soleil descend sur les collines
Qui dominent Sainte-Maxime,
Se reflète dans la mer qui scintille.
Brigitte (s'était elle) se lève,
Sort sur le pas de porte,
Décrit pour ses amis la beauté du spectacle...
Devant nous, à deux tables de distance,
Un couple de jeunes Anglais dînent tranquillement.
Un enfant s'ennuie, on le sent fatigué de sa journée.
Les parents parlent comme en un gazouillis.
Soudain, la dame se lève,
S'arme de son appareil photo
Se dirige tout droit vers BB qui la voit arriver.
Va-t-elle oser la photographier...?
L'Anglaise continue d'avancer,
S'arrête,
Plisse les yeux
Et passe enfin devant Brigitte en demandant pardon,
Sans sembler l'avoir vue.
Le coucher de soleil avait estompé la star