Troisième Noël d'armée

Publié le 28 décembre 2005 par aben

1957 troisième Noël d'ivresse... soldatesque

Morsott, le 26 décembre 1957

Chers parents,

Ca y est, j’ai passé un troisième Noël en militaire.

Le vingt-quatre, réveillon avec le peloton. Les gars nous avaient décoré la chambrée, avaient trouvé un sapin (si !) des guirlandes et même un lampion.
On s’est mis à table dès la sortie de messe de minuit, à dix heures et demie.
On a eu : hors d’œuvre variés (charcuterie) dinde au four (une pour six) fruits (conserves) bûche et bombons. Comme boisson : apéritif, vin blanc, vin rouge, café, liqueurs…

Ca aurait été bien si ça ne s’était pas terminé comme les deux autres réveillons de Noël que j'ai passés à Haguenau, le premier avec les bleus, le deuxième en tant qu'anciens.
Malheureusement, je vois bien qu’à l’armée, les soldats, qu’ils soient de passage ou de carrière, sont partout les mêmes. Parmi eux, plus d’un tiers ont finis complètement saouls. Un tier, ça fait beaucoup. Comme à chaque autre fois, ça a été honteux.

Mon chef de peloton est resté avec nous, sobre de sa sortie de messe à son entrée au mess. Après, je ne sais pas, je me suis couché de bonne heure, mais on m'a dit qu'il avait fallu le porter pour l'étendre sur son lit...

Le lendemain, repas de fête chez les sous-officiers, au mess.
Le soir, j’ai été de servcie avec le Tripoli, en surveillance d’une éventuelle attaque. La nuit, j'ai été de quart de une heure à trois heures et demi. Et ce matin dès huit heures, on me fait rôdé le Tourcoing…

Quant à la date de quille, de source « autorisée » on dit que ce serait, officieusement, pour le cinq janvier.
Ca me ferait rentrer le sept.

Ce qui me ferait quatre millésimes d’armée : 55/56/57/58…
Pour un pacifiste de nature paisible, ça fera beaucoup.

Des lettres qui retracent une opérations de pacification en Algérie se trouvent sur le site http://intoxinfo.over-blog.com