A tant faire que ne rien faire...
Petite suite, avant de parler d'autre chose
J'avais écrit "Le cahier de ma mère" comme je l'avais fait des "Poupées de mon père". Pour évoquer mes parents, tout simplement. Il se trouve que la conclusion du cahier m'a entraîné à parler d'événements d'aujourd'hui qui dépassent mon entendement ordinaire, plutôt prosaiquemnt cartésiens.
Et à propos du sous-emploi, ça m'a fait ressortir un article que j'ai écrit en avril 1994 pour un périodique professionnel.
Il reste d'actualité.
A défaut de prédire...
Favilla, dans les Echos des 16 et 17 février, nous cite Keynes. Propos extraits de "Perspectives Economique pour nos Petits Enfants", ouvrage paru en 1930 : "Nous sommes actuellement affligés d'une maladie nouvelle : " le chômage technologique". Il se peut que nous réussissions à effectuer toutes les opérations nécessaires aux besoins essentiels (des hommes), avec seulement le quart de l'effort humain".
"Il n'est pas de Nation qui puisse voir venir l'âge de l'abondance et de l'oisiveté sans craindre..."
Deux éléments ont aggravé les prévisions de Keynes : bénéfique et nécessaire durant et après la guerre de 39/40, l'explosion de la demande de travail des femmes après la libération des hommes a fini par entraîner une double production que la consommation a peiné à absorber.
Plus près de nous, la mondialisation des marchés, s'est accompagnée de la mondialisation du travail. Elle nous a coûté l'essentiel des emplois des industries de main d'oeuvre.
Le coût économique du chômage technologique et de la mondialisation du travail qui en découle atteindra-t-il le seuil critique, qu'en terme d'aviation on appelle "décrochage", lorsque la vitesse devient trop faible pour assurer la portance. L'engin fait alors "un piqué", que l'on ne peut qu'accompagner, jusqu'à ce qu'il retrouve, de lui-même, son "assiette".
Comment prévoir, à défaut de prédire...?
Soixante-quinze années se sont écoulées depuis les craintes de Keynes, qu'a-t-il été vraiment tenté par nos Maîtres du Monde pour redonner à l'homme une raison d'exister...